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AEI 2023


Blondel, F. et Corbel, P. « L’intrapreneuriat, un régime de liberté surveillée », 13ème Congrès de l’AEI (Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation), Strasbourg, juin 2023

Introduction :

Hackathons, « fab-labs » d’entreprise, incubateurs internes, fonds d’investissement ou plus simplement formations à l’entrepreneuriat et à ses outils et démarches les plus en vogue (design thinking, lean startup…), les grandes entreprises n’ont probablement jamais autant mis en avant l’intrapreneuriat. S’agit-il d’une mode ou d’un mouvement plus profond ? Analyser le phénomène sous l’angle de ses liens avec le contrôle et la liberté permet de revenir aux fondements de la démarche et de mettre en perspective à la fois la logique sous-jacente à ce phénomène et ses limites.
De nombreux auteurs s’interrogent en effet sur l’intérêt et le bien-fondé des dispositifs d’intrapreneuriat et sur leur légitimité au sein d’une organisation. Pour V. Bouchard (2020), « l’intrapreneuriat n’est pas une mode ». Il désigne des pratiques qui se diffusent pour faciliter l’innovation au risque d’entrer parfois en conflit avec l’organisation existante. Notre question de recherche cherche à relativiser l’approche souvent angélique de l’intrapreneuriat au sein des grandes organisations : L’intrapreneuriat : un régime de liberté surveillée ?
Nous adoptons ici la définition de l’intrapreneuriat issue des travaux initiateurs de Pinchot (1985), Sharma et Chrisman (1999) synthétisée par Bouchard (2007 : 86) : « Intrapreneuriat et corporate entrepreneurship se réfèrent tous deux à l’adoption de pratiques entrepreneuriales au sein d’organisations établies dans le dessein de développer de nouveaux processus, marchés ou activités, impliquant ou non la création d’une nouvelle entité ».
L’intrapreneuriat désigne des pratiques qui se diffusent par vagues successives depuis les années 1980 pour « booster » l’innovation en particulier dans les grandes entreprises (Kanter, 1989 ; Bouchard et Fayolle, 2017). En effet, Si certains auteurs ont pu montrer qu’il existe des leviers pour favoriser l’intrapreneuriat dans les PME (Lisein et de Zanet, 2013), le sujet concerne surtout les grandes entreprises.
La définition de Virolle et Bouchard (2020) du dispositif intrapreneurial met en lumière la volonté de situer la démarche entrepreneuriale au cœur de la création de valeur des entreprises : « Un ensemble de ressources, d’actions, de processus, d’outils managériaux et de formes organisationnelles mis en place pour favoriser l'adoption d’approches entrepreneuriales au sein d’entreprises établies ».
Pourtant, si nous reprenons une définition à la fois simple et englobante de l’intrapreneuriat comme la création de nouvelles activités au sein d’organisations existantes (Bouchard et Fayolle, 2018, p.7), l’intrapreneuriat apparaît comme un phénomène en marge du coeur du système organisationnel et managérial des entreprises, que nous appellerons, dans la lignée de Basso (2004) les « entreprises matrices », celles au sein desquelles émergent les projets intrapreneuriaux.
C’est cette tension entre la dimension centrale et périphérique de l’intrapreneuriat qui sert de fil directeur à cette contribution théorique. Nous l’abordons plus particulièrement sous l’angle des degrés de liberté liés à cette liberté. Nous revenons pour cela sur quelques fondamentaux du management stratégique avant d’en tirer un certain nombre d’implications pour l’intrapreneuriat.

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L'auteur

L'auteur et webmaster de ce site est Pascal Corbel, Professeur en sciences de gestion et du management à l'Université Paris-Saclay.

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Dernière mise à jour
9 août 2024

Page créée le
9 août 2024

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